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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 19:33

" Jamais les crépuscules ne vaincront les aurores

Etonnons-nous des soirs mais vivons les matins "

 

G. Apollinaire, "Le guetteur mélancolique "

 

 

*****

 

Quand je relis Apollinaire, je ne peux m'empêcher de retrouver l'automne, non pas comme saison moribonde, mais plutôt comme une saison d'apaisement enveloppée de couleurs.

Je pense à l'orange, au rouge carmin, au jaune pâle...je ne m'en lasserai jamais, même si l'automne porte sans bruit la blessure du temps.

 

****

 

Des jours...

 

des jours et des mers

et des nuits

 

ce pas glissé sur le sable

 

des jours et des lunes

l'envie de plus loin

 

au-delà du sel

 

des jours et des mers

à rêver

d'outredunes

 

***

 

Lune bleue

 

tu es parti

au milieu du fleuve

cueillir des cris d'oiseaux

 

à ton retour

nous irons

aveugles

mordre l'infini

 

tu marcheras

comme la lune

et j'entendrai le bleu

d'un pas

 

A.C

 

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 06:52

Laissez parler
Les petits papiers
A l'occasion
Papier chiffon
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler

Laisser brûler
Les petits papiers
Papier de riz
Ou d'Arménie
Qu'un soir ils puissent
Papier maïs
Vous réchauffer

Un peu d'amour
Papier velours
Et d'esthétique
Papier musique
C'est du chagrin
Papier dessin
Avant longtemps

Laissez glisser
Papier glacé
Les sentiments
Papier collant
Ça impressionne
Papier carbone
Mais c'est du vent

Machin Machine
Papier machine
Faut pas se leurrer
Papier doré
Celui qu'y touche
Papier tue-mouches
Est moitié fou

C'est pas brillant
Papier d'argent
C'est pas donné
Papier-monnaie
Ou l'on en meurt
Papier à fleurs
Ou l'on s'en fout

Laissez parler
Les petits papiers
A l'occasion
Papier chiffon
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler

Laisser brûler
Les petits papiers
Papier de riz
Ou d'Arménie
Qu'un soir ils puissent
Papier maïs
Vous réchauffer

 

Serge Gainsbourg

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 23:27

Vedette
Vedette
Th An
par mercure-mot-chrome.over-blog.com

 

A.C

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 23:14

Il se peut que le ciel se porte

sans rides ni ratures

et que tout soit possible

dans le recommencement

 

ou qu'un nuage qui moutonne

par delà la montagne

bouscule les ombres

comme derrière une vitre embuée

 

Il se peut que le monde soit vaste

et que nous écrivons sur ses déserts

une rencontre qui n'entend pas encore

le bruissement de l'eau

ni celui de l'arbre qui retient sous l'écorce

la mémoire des étoiles et des doutes

 

Il se peut encore

que tout recommence

dans le possible

avec nos rides et nos ratures

et qu'en chacun de nous

rejaillisse un être neuf

 

Agnès

pour Miletune

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 20:23

Toi, tu es ce soleil aveuglant les étoiles;
Quand tu parles au mourant sa douleur est si douce.
Pour trouver le racage et tuer l'animal,
Pour trouver le refuge tu es mieux que nous tous,
Nataq.

Je dis que je ne peux rêver la vie sans toi.
J'ai la mémoire des eaux où je me suis baignée.
Maintenant que tu vis, que je rêve à la fois,
Tout mon être voudrait que tu sois le dernier,
Nataq.

Mais je ne veux pas mourir sur ce rocher accore
A la vue des autres, abusée par les dieux.
Il n'y a pas de fleurs pour jeter sur mon corps,
Et qui donc frappera le tambour de l'adieu ?

Je te le redis, je te suivrai dans la fosse,
Mais je veux de la terre, ô Nataq, tu m'entends !
Si cela te convient, si la vie nous exauce,
Nous serons ensemble jusqu'à la fin des temps.

Mais je suis si inquiète, la lumière retarde
Un peu plus chaque jour, ton silence m'opprime.
Ouvre les yeux et vois que les loups nous regardent,
Ils ont déjà choisi le moment, la victime.

Et voilà que s'échappe dans ce ciel obscurci
Le souffle du chaman étranglé de remords.
Vois! il tremble de peur et ses doigts sont noircis,
Et pendant que je t'aime, il appelle la mort.

Si la mort se hasarde où s'achève le monde
Sois certain qu'elle ne viendra pas que pour lui;
Cachons bien nos blessures, elle s'en vient pour le nombre.

Ô Nataq bien-aimé, moi, mon coeur a conclu,
Moi, je meurs de mourir dans ce funeste camp.
Oui, nous sommes perdus comme nul ne le fut,
Oui, nous sommes perdus mains encore vivants.

Ouvre les yeux et vois cette nuée d'oiseaux
A l'assaut de la mer inconnue, où vont-ils?
Moi je dis que là-bas il y a des roseaux;
Allons voir, allons voir; je devine des îles

Où le jour se lève, me nourrit et se couche,
Sur des plumes divines et des cavernes sûres.
Il y aura de l'eau chaude comme ta bouche
Pour accoucher la fille et fermer sa blessure.

A ton signe, à ta voix, recueillis sous tes lances,
Des troupeaux de bisons réclamant sacrifices,
Et quand éclatera la lune d'abondance,
Des orages de fruits pour que vive ton fils.

Ton destin est le mien, nous ne mangerons plus;
Nous irons frayer aux savanes intérieures,
Et tu t'enflammeras mon désir pur et nu;
Que je hurle ta joie, que tu craches mon coeur.

Et si par miracle nos prières parviennent
A calmer ces dieux fous que ta douleur fascine,
Je n'accepterai pas que l'un d'eux me ramène
Où j'ai pleuré du sable et mangé des racines.

Je ne retourne pas sur les lieux anciens,
Sous les lois de guerriers débouchant aux clairières,
La mémoire brûlée, le flambeau à la main;
S'il me faut retourner, je retourne à la mer.

Je suis jeune, Nataq, comme un faon dans l'aurore,
Et la vie veut de moi et voudrait que tu viennes;
Réveillons la horde, je l'entends qui l'implore;
Attachons les épaves aux vessies des baleines.

Nous serons les premiers à goûter aux amandes;
Traversons, traversons, amenons qui le veut.
Aime-moi! Aide-moi! Mon ventre veut fendre.
Je suis pleine, Nataq, il me faudra du feu.

 

Richard Desjardins

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 14:31

Vous parler

 

 

Vous parler ? Non. Je ne peux pas

Je préfère souffrir comme une plante,

Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul,

Ils attendent. C'est bien. Puisqu'ils ne sont pas las

D'attendre, j'attendrai de cette même attente.

 

Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.

Je ne veux pas d'indifférents prêts à sourire

Ni d'amis gémissants. Que nul ne vienne.

 

La plante ne dit rien. L'oiseau se tait . Que dire ?

Cette douleur est seule au monde, quoiqu'on veuille.

Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne.

Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille.

Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.

 

On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?

Et se ressemblait-on, qu'importe. Il me convient

De n'entendre ce soir nulle parole vaine.

J'attends - comme le font derrière les fenêtres

 

le vieil arbre sans parler et le pinson muet...

Une goutte d'eau pure, un peu de vent, qui sait ?

Qu'attendent-ils ? Nous l'attendrons ensemble.

Le soleil leur a dit qu'il reviendrait, peut-être...

 

Sabine Sicaud

 

 

A.C

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 14:08

 

 

 

Meilleurs voeux à tous...

 

A.C

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 23:16

Graffiti
Graffiti
par mercure-mot-chrome.over-blog.com

 

 

 

Et là pendant que la foule passe

que les coins de rue nous avalent

nous effacent

il a pris une place

un petit bout d'espace

pour y laisser sa trace

 

Présence au sol qui dure

Marcher ?

Non, pas marcher dessus

Vaciller

Se renverser

Je suis bien trop petite

Pour tout voir

 

Tremblements de taire.

 

Chapeau Monsieur !

 

A. C

 


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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 22:01

Ce qui n'est pas mais qui existe

 Au creux de ses amours d'enfance

 Ou bien ailleurs, mais assez loin

 Pour avoir l'air de ne plus être

 La chronologie se balance

 Ce rien qui, un instant, hésite

 

 Ce qui aurait pu

 Si d'autres moments

 

 Si d'autres amours ou d'autres passantes

 Ce que le hasard fait de l'existence

 Ce que les regards contiennent parfois

 Ce qui a été

 Ce qui n'a pas pu

 Ou bien qu'on savait

 

 Ce qui s'évapore et revient

 Du plus profond de son oubli

 Et qui était en fait au bord de la mémoire

 Il y a ce qui nous retient de nos errances

 Ce qu'on a fait de soi, de rien

 Ce qu'on a laissé du hasard

 Sur le chemin

 

 Ce qu'on croyait et qui existe

 Ce qu'on a cru a existé

 Ce qu'on a pas vu tout de suite

 Ce qu'on s'interdit

 

 Ce qui aurait pu si un autre jour

 Si on avait dit...

 Ce qu'on aurait dit si un autre jour...

 Ce qu'on aurait pu

 

 Il suffit d'on ne sait

 Quel hasard en quel lieu

 Et c'est un autre hasard

 Sait-on ce qui s'enfuit

 

 Ce qui s'en va

 Ce qui n'est pas mais qui existe

 Ce rien qui, un instant, hésite

 

 Ce n'est qu'une histoire

 De minutes et de vent

 Quand on rate un moment

 

On y laisse sa vie

 

 MATTHIAS VINCENOT

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 18:45

365 Heures

 

Jours blancs jours de peine

jours de laine moutons

que l'on pousse et que l'on tond

troupeaux de jours sans haleine

 

Jours longs comme les cheveux

blancs comme la neige et le feu

cendres et fumées et cendres

escalier qu'il faut descendre

 

Petits vieux en robe de peine

jours creux comme assiettes vides

quand la faim mord et morfond

vieilles journées et feuilles mortes

 

La vie passe comme un véhicule

devant les fenêtres fermées

et nous serons bien ridicules

devant nos miroirs brisés

 

Rions puisque vous demandez

que les jours soient des souvenirs

quand on a perdu la mémoire

et qu'il faut rire et qu'il faut vivre

 

Philippe Soupault


" Chansons (1949) "

Poèmes et poésies

 

 

 

A.C

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