Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 16:47

La délicatesse de David Foenkinos

 

Ce n'est pas que je vive "au fin fond du Tonkin", mais je n'avais jamais entendu parler de l'auteur ni de son ouvrage. Je tiens rarement compte des critiques ou d'un bandeau du style "roman aux dix prix littéraires".

Mais, voilà, grâce à une valise à roulettes et/ou sa/son propriétaire, je n'ai pu résister à la tentation d'acheter "La délicatesse".

Me trouvant dans la foule, un jour où je prenais le train, une valise est venue me marcher sur les pieds. Le premier mot qui trotta dans mon esprit, fut -indélicatesse-, quand le ou la propriétaire s'enfila à vive allure dans les couloirs de la gare, sans exprimer le moindre signe de réaction. Puis mon regard se pencha sur la vitrine d'un kiosque à journaux et là je découvris la belle coïncidence sur un présentoir.

Dès les premières lignes, j'ai été sous le charme : une écriture inventive, cinématographique, rythme, humour, poésie, des personnages qu'on a l'impression de connaître et qu'on ne veut pas quitter.

J'ai souri, j'ai été étonnée, émue.

J'ai aimé toutes les petites parenthèses distillées ça et là, les notes en bas de page, les listes farfelues, les citations, les définitions ( dont celle incontournable et magnifique de la délicatesse ), les paroles de chansons. Ces digressions sont des bouffées d'oxygène.

Et puis il y a Markus, qui nous donne envie de (re)-lire grapillant à notre rythme les aphorismes de Cioran, de fuir le quotidien en jouant à cache-cache dans un jardin.

Bref, un ouvrage qui nous pousse vers la curiosité de découvrir davantage l'univers de l'auteur en lisant ses autres livres.

 

L'histoire :

 

Tout commence comme un conte de fée. Nathalie et François se rencontrent dans la rue, tout à fait par hasard, s'ensuit une histoire d'amour. Le quotidien apparemment n'entache en rien leur bonheur, même s'il semble insolent et que cette insolence peut faire peur. Jusqu'au jour où François meurt dans un accident, le monde de Nathalie s'effondre, vivre lui devient insoutenable, mais malgré tout, la vie reprend ses droits lui réservant de drôles de surprises...

  Passages au fil des pages :

 

"Il avait choisi un restaurant italien, non loin de chez elle. Elle était déjà bien gentille de dîner avec lui, alors il ne voulait pas lui faire traverser la ville. Comme il était en avance, il commanda deux vodkas au bistrot d'en face. Il espérait y puiser du courage, et un peu d'ivresse aussi. L'alcool ne fit aucun effet, et il alla s'installer dans le restaurant. C'est donc dans un état de parfaite lucidité qu'il découvrit Nathalie, ponctuelle. Il pensa aussitôt qu'il était heureux de ne pas être saoul. Il n'aurait pas voulu que l'ivresse saccage le plaisir de la voir apparaître. Elle avançait vers lui... elle était si belle... de cette beauté à mettre des points de suspension partout... Et puis, il pensa qu'il ne l'avait jamais vue le soir. Il était presque étonné qu'elle puisse exister à cette heure-ci. Il devait être du genre à penser que la beauté se range dans une boîte pendant la nuit. Il fallait croire que non, car elle était là, maintenant. Face à lui."


*

- "Pensée d'un philosophe polonais

 

Il y a des gens formidables

qu'on rencontre au mauvais moment.

Et il y a des gens qui sont formidables

parce qu'on les rencontre au bon moment. "

 


 

* J'ai retrouvé dans "mes archives" quelques aphorismes de Cioran que j'avais notés :

 

- Shakespeare : rendez-vous d'une rose et d'une hache...( Syllogismes de l'amertume )

 

- S'ennuyer, c'est chiquer du temps ( Syllogismes de l'amertume )

 

- L'art d'aimer ? C'est savoir joindre à un tempérament de vampire la discrétion d'une anémone ( Syllogismes de l'amertume )

 

- La raison : rouille de notre vitalité ( La tentation d'exister )


- L'admiration n'a rien à voir avec le respect ( De l'Inconvénient d'être né )

 


 

 

A.C

Partager cet article
Repost0

commentaires