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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 14:21

Les cerfs-volants, Romain Gary



Parce que nous ne devons pas oublier de regarder dans le ciel de temps en temps...



L' histoire débute en 1930 et finit à la fin de la seconde guerre mondiale. Autant dire période connue, visitée et revisitée par grands nombres d'écrivains. Le thème aussi peut paraître " banal ": il s'agit d'une histoire d'amour. "Encore!" diront les réticents, gavés par " ces histoires fofolles, bonnes à émouvoir, à faire pleurnicher ".
Mais alors quoi? Pourquoi se donner la peine de poser des mots sur cette lecture? Parce que c'est un roman que nous pourrions qualifier d'onirique-possible, un rêve à notre portée. Parce que de l'infiniment simple jaillit l'infiniment noble. Parce que c'est un ouragan de vie dans lequel nous sommes pris en ouvrant le livre, qui emporte et fait perdre la tête.
Je ne vais pas résumer l'histoire, ce serait une forme de trahison à l'égard de Romain Gary, tellement il y aurait à dire. Il vaut mieux donner ses impressions à la fin du livre.
A la fin du livre... on espère et on aime. On aime l'espoir, on espère aimer et être aimé...
Pour ce qui est de l'espoir, le titre est évocateur. Les cerfs-volants volent dans le ciel; ils nous permettent d'espérer car ils nous obligent à regarder dans le ciel. Ce sont nos juges: d'en haut, ils voient toutes les faiblesses et bassesses dont nous sommes capables. Que ce soit Erasme, Rousseau ou Ferry (noms donnés aux cerfs-volants), ces fonctionnaires de l'humanité surveillent, montrent les chemins à suivre: celui de la paix (en pleine seconde guerre mondiale), d'un monde beau, toujours plus beau et noble. A force d'espérer le beau, on finit par l'atteindre et remplir notre statut d'homme libre.
Pour ce qui est de l'amour: on en est comblé. Un plein d'amour, on en a tellement que ça déborde et on veut donner cet excès à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas de l'amour à l'eau de rose que Romain raconte, non. La puissance de cet amour vient de ce qu'il est possible et à notre portée.
En somme, Romain Gary crie: " Espérez! Aimez! Ne perdez jamais l'espoir, n'oubliez jamais l'amour: vivez enfin!"  Ce message passe d'autant mieux que le style de Romain Gary est simple, fluide, limpide: vivant !


Il n'est que trop facile de prouver que la tolérance conduit parfois tout droit à l'intolérable et que sur ce chemin là on est trop souvent mené par le bout du nez.

Il me semblait parfois que c'était le cerf-volant qui tenait Ambroise Fleury au bout de la ficelle.

Mais tout ce que cela signifie, c'est que le monde est allé d'un côté et moi de l'autre, et ce n'est pas à moi de décider lequel des deux s'est trompé de chemin.

...Et alors, on fait de sa vie, de ses idées et de ses rêves...des cerfs-volants.

Je cherchais quelque chose à dire puisqu'il faut toujours recourir aux mots pour empêcher le silence de parler trop fort.

Cette force qu'il faut pour faire monter chaque matin le soleil à l'horizon.




*


Quelques citations dans les autres ouvrages de l'auteur

La vie devant soi


Il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir, c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir.

La promesse de l'aube

Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis.

 

 

A.C

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