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Si je porte à mon cou
Si je porte à mon cou
Une écharpe de fleurs
Comme on porte un bijou
Orné de sept couleurs,
Une écharpe de fleurs
Sous la brise, qui joue
Orné de sept couleurs
En mèches d'acajou,
Sous la brise, qui joue
Là où mon coeur incline
En mèche d'acajou
D'ardente Amandine,
Là où mon coeur incline
Et les doigts se dénouent
D'ardente Amandine,
Ami, m'entendez-vous ?
Ami, m'entendez-vous ?
Et les doigts se dénouent
Au chant des cavatines
...
Musicalis A.C
Poisson chantant, Joan Miro
Sur l' île Sakhaline
( Chansonnette)
Sur la grande île Sakhaline
Tous les poissons, tous les poissons
Ont une mission
Sur la grande île Sakhaline
Tous les poissons, tous les poissons
Chantent une comptine
Ils nagent, ils nagent
Ils mangent, ils mangent
De belles tartines
De beurre fondu
Et
Quand Ils sont bien repus
Ils dansent, ils dansent
Sur les pipelines
Ils rêvent, ils rêvent
Sur leur ventre tendu
de la grande île
Sakhaline
A.C
Kandinsky
" Ces oriflammes, ces étoiles de mer, ces figures de blason sur champs d'azur et d'or, diagonales et bandeaux de couleurs, ces bactéries annelées, ces chamarrures en transparence, ces gracieux, ces vifs aérolithes que l'on voit poindre puis disparaître aussitôt dans le firmament de la vision intérieure aussitôt quand nos paupières sont irrritées ou bien lorsque nous glissons vers le sommeil, d'oû viennent-ils, dites-moi, où vont-ils ?...
Sont-ils les projections, à notre taille, des mondes enfouis dans l'infini du microscopique ? Sont-ils au contraire la réduction, à notre mesure, des galaxies en déroute ? S'ils ne sont pas du domaine des causes, sont-ils seulement les effets d'une identité nécessaire entre les formes différentes, quelque chose comme des symboles épars dans l'univers, qui se rencontrent dans le creuset du regard : un bolide égratigne la surface de la planète, une poussière irrite le globe de nos yeux ?...
Pour l'orgueil de notre condition, je préfère que ces images annoncent, au niveau de l'instinct, le désir, propre à notre esprit, de chercher , de trouver en nous-mêmes des signes autonomes, des termes de comparaison avec ce qui est indicible, hors des sentiers battus par une indigente "vérité".
Qui donc fait résonner l'orchestre ? Est-ce le vent, la mer, le cri des bêtes ? Ce ne sont là que balbutiements.
Aux sons musicaux qui ne viennent de nulle part sinon de notre aptitude à rompre l'enchantement muet des choses, répondent ces objets insolites, découpés, dentelés, ciselés, décisifs, sertis d'émail, bariolés et vernis, se saluant, se frôlant, se recouvrant à demi, montant et descendant, s'écartant, s'éloignant, - à la fin séparés comme des constellations dan sla neige bleue de la nuit. Nul n'a le droit de contester leur dessin ni leur chorégraphie puisque toute ressemblance est exclue.
Ils se sont glissés entre le monde et nous. Quand nous sommes las de l'informe, ils offrent des appuis incisifs et des enroulements précis aux vagues fumées de nos songes. Mais, par définition, ils sont pour toujours, ailleurs.Ils ont plaqué sur la carte imaginaire les timbres contrôlés d'un incessant départ. "
Jean Tardieu
A.C
Mains, Auguste Rodin
Belle main
Ce soleil qui gémit dans mon passé
N' a pas franchi le seuil
De ma main de tes mains campagne
Où renaissaient toujours
L'herbe les fleurs des promenades
Les yeux toutes leurs heures
On s'est promis des paradis des tempêtes
Notre image a gardé nos songes
Ce soleil qui supporte la jeunesse ancienne
Ne vieillit pas il est intolérable
Il me masque l'azur profond comme un tombeau
Qu'il me faut inventer
Passionnément
Avec des mots.
Paul Eluard
A.C
Editions Ruelle
Depuis ruelle Mignonnette vers le monde
Les auteurs pour les auteurs
www.editionsruelle.fr
info@editionsruelle.fr
A.C
Clandestine en toi-même
Femme
débride-toi
décape
décolle
découds
découpe
dépique
déplie
démine
dépave
déplâtre
désenveloppe-toi
dérange
secrète et vivante
élève encore ta cour
le feu y ronronne
et l'horizon te couve.
Guénane Cade dans "Couleurs femme"
A.C
Je ne dors pas Georgia
Je lance des flèches dans la nuit Georgia
j'attends Georgia
Le feu est comme la neige Georgia
La nuit est ma voisine Georgia J'écoute les bruits tous sans exception Georgia
je vois la fumée qui monte et qui fuit Georgia
je marche à pas de loup dans l'ombre Georgia
je cours voici la rue les faubourgs Georgia
Voici une ville qui est la même
et que je ne connais pas Georgia
je me hâte voici le vent Georgia
et le froid et le silence et la peur Georgia
je fuis Georgia
je cours Georgia
Les nuages sont bas il vont tomber Georgia
j'étends les bras Georgia
je ne ferme pas les yeux Georgia
j'appelle Georgia
je t'appelle Georgia
Est-ce que tu viendras Georgia
bientôt Georgia
Georgia Georgia Georgia
Georgia
je ne dors pas Georgia
je t'attends Georgia
Philippe Soupault, 1926
A.C
Georgia on my mind - Ray Charles
Ensoleillement
Yves Elleouet
par mercure-mot-chrome.over-blog.com
Ensoleillement
Longue était la route jusqu'à cette forme vague qui annonçait le village.
La nuit se glissait dans nos manches
Et nos sacs débordaient d'échos d'une ville lointaine.
Nos bouches goûtaient aux ailes de l'instant
Nos oreilles emplies de vertes histoires de prairies
Nos poches pleines de pépiements de l'enfance et de matinée au nez rouge.
On entendait le bruit de l'eau
La neige derrière les pins
Les soupçons de sommeil
Les syllabes frémissant de la vie.
Viens, secoue tes paupières
Viens, raconte moi au pied de quel refuge
le hochequeue porte le reflet du soleil
Quelle musique pénètre le pain croustillant du voyage.
J'ai dormi.
J'ai dormi en ces heures tumultueuses
Où les chenilles traversent les rêves des enfants.
Viens
Viens dérober la vie
Et te fondre comme un mot dans la ligne de mon silence.
" Au temps des mots et des je...défaits " ( Edilivre )
Agnès Chêne
Poème d'introduction
Der Himmel über Berlin
Lorsque l'enfant était enfant,
il marchait les bras ballants,
voulait que le ruisseau soit rivière
et la rivière fleuve
que cette flaque soit la mer
Lorsque l'enfant était enfant,
il ne savait pas qu'il était enfant,
tout pour lui avait une âme
et toutes les âmes étaient une
Lorsque l'enfant était enfant,
il n'avait d'opinion sur rien,
il n'avait pas d'habitudes,
il s'asseyait en tailleur
démarrait en courant
avait une mèche rebelle
et ne faisait pas de mines, qaund on le photographiait
Lorsque l'enfant était enfant
ce fut le temps des questions suivantes :
Pourquoi suis-je moi et pourquoi pas moi ?
Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ?
Quand commence le temps, où finit l'espace ?
La vie sous le soleil n'est-elle pas un rêve ?
Ce que je vois, entends, sens, n'est-ce-pas simplement
l'apparence d'un monde devant le monde ?
Le mal existe-t-il vraiment
et les gens sont -ils vraiment mauvais ?
Comment se fait-il que moi, qui suis moi,
avant de devenir, je n'étais pas,
et qu'un jour moi, qui suis moi,
je ne serai plus ce moi que je suis.
Peter Handke