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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 14:05

@

@

 

 

 

 

L'arobase (@) est un signe qui figure dans les adresses de courrier électronique depuis qu'internet règne sur le quotidien de notre communication. Ce signe est beaucoup plus ancien qu'on ne le croit et ne vient pas de l'anglais d'Amérique, mais – c'est plus inattendu – du latin et de France.
On se souvient qu'au temps des manuscrits médiévaux, les copistes par économie de place remplaçaient certains groupes de lettres par un signe unique, voire certaines lettres par un simple signe diacritique. C'est ainsi que sont apparues certaines ligatures encore en usage aujourd'hui en français comme æ?. C'est également ainsi que sont nés l'esperluette (&) pour noter la conjonction de coordination latine puis française et, ainsi que le tilde (~) sur certaines voyelles pour indiquer leur nasalisation, ou l'eszett(ß), ligature du « s long » et du « s final », employée en français jusqu'au xviiie siècle et encore courament employée aujourd'hui en allemand.



L'esperluette est restée très vivante dans les titres et les raisons sociales des entreprises, au point qu'elle est parfois appelée à tort et commercial. Le tilde, lui, n'est plus employé en français, mais le reste en portugais où il est même la seule façon d'orthographier les voyelles nasales. Qu'on pense à curaçao (à comparer avec l'espagnol corazôn), ou à sertâo, qui se transcrivait encore sertaon au xixe siècle, si l'on en croit le Petit Robert. Le tilde existe aussi en espagnol, anciennement pour indiquer le redoublement du n (le français pennon devient penon en castillan) puis, par suite de l'évolution de l'espagnol, pour noter l'équivalent du français gn (Espagne, España). À noter que si nous avons emprunté tilde à l'espagnol, dans cette langue ce terme vient, par une dérivation mi-savante, mi-populaire, du latin titulus, titre. En revanche, l'étymologie d'esperluette reste assez incertaine.
L'arobase, lui, n'a jamais servi qu'à noter du latin, et plus particulièrement la préposition ad, signifiant à ou vers. Le plus curieux, c'est que dans le latin de chancellerie la préposition ad, déjà écrite @, s'est spécialisée dès le XVIIe siècle, et peut-être même avant, dans toutes les cours d'Europe, pour indiquer le destinataire d'un document officiel. C'est ainsi que la formule «@ SSMM Ludov. & Marg. R&R Francae » doit se comprendre « à l'intention de leurs Majestés Louis et Marguerite, roi et reine de France ».

Sur internet, l'arobase n'annonce plus le destinataire d'un message électronique mais seulement sa domiciliation chez un fournisseur d'accès. Elle joue le même rôle que l'expression « aux bons soins de... » dans les adresses postales, pour désigner l'intermédiaire qui reçoit le courrier destiné à un tiers.

Comment en est-on venu du latin de chancellerie à l'internet du XXe siècle ? Et bien, c'est un certain Ray Tomlinson, informaticien et inventeur du logiciel de messagerie électronique, qui sortit l'arobase de l'oubli, en 1972. Ce dernier avait besoin d'un caractère absent de tous les alphabets issus du-latin en usage en Europe, pour servir de séparation dans les adresses électroniques.
Après quelques recherches, notre homme tomba presque par hasard sur l'arobase et l'adopta.
Le nom d'arobase, lui aussi, est ancien ; c'est la contraction d'a de ronde de bas de casse, devenue a-rond bas, puis arobase. On reconnaît des termes de la typographie française traditionnelle : de ronde pour désigner certaines lettres arrondies, comme l'ancien d, dit d de ronde



, ainsi que bas de casse pour minuscule d'imprimerie (ce qui laisse à penser qu'une version en majuscule d'@ a pu exister). Ce terme d'arobase est ainsi devenu une désignation internationale grâce aux excellents ouvriers, cultivés, et ardents propagateurs du français, langue de référence du monde cultivé et du monde savant.
L'arobase a depuis lors reçu quelques surnoms amusants. Citons « queue de singe » qui traduit l'allemand Klammeraffe, ou bien « le signe du miaou » du finlandais miukumauku, ou encore « ver de terre » du hongrois kukac.
A.C


 

 

 

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11 mars 2011 5 11 /03 /mars /2011 10:43

Si je porte à mon cou

 


Si je porte à mon cou

Une écharpe de fleurs

Comme on porte un bijou

Orné de sept couleurs,

 

Une écharpe de fleurs

Sous la brise, qui joue

Orné de sept couleurs

En mèches d'acajou,

 

Sous la brise, qui joue

Là où mon coeur incline

En mèche d'acajou

D'ardente Amandine,

 

Là où mon coeur incline

Et les doigts se dénouent

D'ardente Amandine,

Ami, m'entendez-vous ?

 

Ami, m'entendez-vous ?

Et les doigts se dénouent

Au chant des cavatines

...

 

Musicalis A.C

 

 


  A.C
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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 18:06

miro

  Poisson chantant, Joan Miro

 

 


 

 

 

 Sur l' île Sakhaline

( Chansonnette)

 

 

Sur la grande île Sakhaline

Tous les poissons, tous les poissons

Ont une mission

 

Sur la grande île Sakhaline

Tous les poissons, tous les poissons

Chantent une comptine

 

Ils nagent, ils nagent

Ils mangent, ils mangent

De belles tartines

De beurre fondu

Et

Quand Ils sont bien repus

Ils dansent, ils dansent

Sur les pipelines

Ils rêvent, ils rêvent

Sur leur ventre tendu

de la grande île

Sakhaline

 

A.C

 

 


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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 20:56

wassily-kandinsky-composition-7

 

 

 

Kandinsky

 

 

 

" Ces oriflammes, ces étoiles de mer, ces figures de blason sur champs d'azur et d'or, diagonales et bandeaux de couleurs, ces bactéries annelées, ces chamarrures en transparence, ces gracieux, ces vifs aérolithes que l'on voit poindre puis disparaître aussitôt dans le firmament de la vision intérieure aussitôt quand nos paupières sont irrritées ou bien lorsque nous glissons vers le sommeil, d'oû viennent-ils, dites-moi, où vont-ils ?...

Sont-ils les projections, à notre taille, des mondes enfouis dans l'infini du microscopique ? Sont-ils au contraire la réduction, à notre mesure, des galaxies en déroute ? S'ils ne sont pas du domaine des causes, sont-ils seulement les effets  d'une identité nécessaire entre les formes différentes, quelque chose comme des symboles épars dans l'univers, qui se rencontrent dans le creuset du regard : un bolide égratigne la surface de la planète, une poussière irrite le globe de nos yeux ?...

  Pour l'orgueil de notre condition, je préfère que ces images annoncent, au niveau de l'instinct, le désir, propre à notre esprit, de chercher , de trouver en nous-mêmes des signes autonomes, des termes de comparaison avec ce qui est indicible, hors des sentiers battus par une indigente "vérité".

  Qui donc fait résonner l'orchestre ? Est-ce le vent, la mer, le cri des bêtes ? Ce ne sont là que balbutiements.

  Aux sons musicaux qui ne viennent de nulle part sinon de notre aptitude à rompre l'enchantement muet des choses, répondent ces objets insolites, découpés, dentelés, ciselés, décisifs, sertis d'émail, bariolés et vernis, se saluant, se frôlant, se recouvrant à demi, montant et descendant, s'écartant, s'éloignant, - à la fin séparés comme des constellations dan sla neige bleue de la nuit. Nul n'a le droit de contester leur dessin ni leur chorégraphie puisque toute ressemblance est exclue.

  Ils se sont glissés entre le monde et nous. Quand nous sommes las de l'informe, ils offrent des appuis incisifs et des enroulements précis aux vagues fumées de nos songes. Mais, par définition, ils sont pour toujours, ailleurs.Ils ont plaqué sur la carte imaginaire les timbres contrôlés d'un incessant départ. "

 

Jean Tardieu

 

 

 

A.C

 

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 17:16

mains A.R

  Mains, Auguste Rodin

 

 

Belle main

 

Ce soleil qui gémit dans mon passé

N' a pas franchi le seuil

De ma main de tes mains campagne

Où renaissaient toujours

L'herbe les fleurs des promenades

Les yeux toutes leurs heures

On s'est promis des paradis des tempêtes

Notre image a gardé nos songes

 

Ce soleil qui supporte la jeunesse ancienne

Ne vieillit  pas il est intolérable

Il me masque l'azur profond comme un tombeau

Qu'il me faut inventer

Passionnément

Avec des mots.

 

Paul Eluard

 

 

 

 

A.C

 

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13 février 2011 7 13 /02 /février /2011 14:44

Danseravec une étoile

 

Editions Ruelle

Depuis ruelle Mignonnette vers le monde

 

 

Les auteurs pour les auteurs


  www.editionsruelle.fr

info@editionsruelle.fr

 

 

 

 

A.C

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 10:38

Clandestine en toi-même

Femme

débride-toi

décape

décolle

découds

découpe

dépique

déplie

démine

dépave

déplâtre

désenveloppe-toi

dérange

secrète et vivante

élève encore ta cour

le feu y ronronne

et l'horizon te couve.

 

Guénane Cade dans "Couleurs femme"

 

 

A.C

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 16:35

 

Philippe Soupault / Georgia

Je ne dors pas Georgia
Je lance des flèches dans la nuit Georgia
j'attends Georgia
Le feu est comme la neige Georgia
La nuit est ma voisine Georgia J'écoute les bruits tous sans exception Georgia
je vois la fumée qui monte et qui fuit Georgia
je marche à pas de loup dans l'ombre Georgia
je cours voici la rue les faubourgs Georgia
Voici une ville qui est la même
et que je ne connais pas Georgia
je me hâte voici le vent Georgia
et le froid et le silence et la peur Georgia
je fuis Georgia
je cours Georgia
Les nuages sont bas il vont tomber Georgia
j'étends les bras Georgia
je ne ferme pas les yeux Georgia
j'appelle Georgia
je t'appelle Georgia
Est-ce que tu viendras Georgia
bientôt Georgia
Georgia Georgia Georgia
Georgia
je ne dors pas Georgia
je t'attends Georgia


Philippe Soupault, 1926

 

A.C

 


 

 

Georgia on my mind - Ray Charles

 

 

 

 


  A.C

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 14:11

Ensoleillement
Ensoleillement
Yves Elleouet
par mercure-mot-chrome.over-blog.com

 

 

 

 

Ensoleillement

 

Longue était la route jusqu'à cette forme vague qui annonçait le village.

La nuit se glissait dans nos manches

Et nos sacs débordaient d'échos d'une ville lointaine.

 

Nos bouches goûtaient aux ailes de l'instant

Nos oreilles emplies de vertes histoires de prairies

Nos poches pleines de pépiements de l'enfance et de matinée au nez rouge.

 

On entendait le bruit de l'eau

La neige derrière les pins

Les soupçons de sommeil

Les syllabes frémissant de la vie.

 

Viens, secoue tes paupières

Viens, raconte moi au pied de quel refuge

le hochequeue porte le reflet du soleil

Quelle musique pénètre le pain croustillant du voyage.

 

J'ai dormi.

 

J'ai dormi en ces heures tumultueuses

Où les chenilles traversent les rêves des enfants.

 

Viens

Viens dérober la vie

Et te fondre comme un mot dans la ligne de mon silence.

 

 

 

" Au temps des mots et des je...défaits " ( Edilivre )

Agnès Chêne

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 16:32

Poème d'introduction

 

Der Himmel über Berlin

 

Lorsque l'enfant était enfant,

il marchait les bras ballants,

voulait que le ruisseau soit rivière

et la rivière fleuve

que cette flaque soit la mer

 

Lorsque l'enfant était enfant,

il ne savait pas qu'il était enfant,

tout pour lui avait une âme

et toutes les âmes étaient une

 

Lorsque l'enfant était enfant,

il n'avait d'opinion sur rien,

il n'avait pas d'habitudes,

il s'asseyait en tailleur

démarrait en courant

avait une mèche rebelle

et ne faisait pas de mines, qaund on le photographiait

 

Lorsque l'enfant était enfant

ce fut le temps des questions suivantes :

Pourquoi suis-je moi et pourquoi pas moi ?

Pourquoi suis-je ici et pourquoi pas là ?

Quand commence le temps, où finit l'espace ?

La vie sous le soleil n'est-elle pas un rêve ?

Ce que je vois, entends, sens, n'est-ce-pas simplement

l'apparence d'un monde devant le monde ?

Le mal existe-t-il vraiment

et les gens sont -ils vraiment mauvais ?

Comment se fait-il que moi, qui suis moi,

avant de devenir, je n'étais pas,

et qu'un jour moi, qui suis moi,

je ne serai plus ce moi que je suis.

 

Peter Handke

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