Nos histoires

(Comprendre ou pas comprendre)

Je- accepte- les mots que - tu - (me) dit (s) pour leur signification commune. Celle qui les définit et surlaquelle chacun s'est entendu. Cette histoire que tu (me) raconte(s) à travers eux, n'est pas ce qu'ils en disent, pourtant.

Je peux me perdre dans le récit que tu m'en fais. Doutant toi-même de tes dires, tu n'affirmeras pas qu'ils sont justes. Tu sais, que l'expérience ainsi relatée est un objet différent de ce qu'il est réellement.

Et bien que tu ne me parles pas de cet à côté, il conditionne ce que je tente de percevoir de ton récit. Car je m'accomode de ce que tu me dis, par l'entendement que j'en ai, qui t'en dépossède. Je n'ai pas d'autres choix, puisque je ne suis pas toi.

Mais tu l'ignores, accaparé que tu es par ta propre pensée et sa traduction; pour dire et comprendre, toi et moi, la même chose, il nous faudrait réellement ne former qu'un, pour posséder le même coeur, la même colonne vertébrale, la même vision. Etre identiques en tout et pour tout... que nos fourmis rouges soient les mêmes fourmis rouges... Ce qui est impossible. A nous tous.

De ton histoire, j'en fais une autre, la mienne. Et nous pouvons nous parler ainsi, et pour toujours, sans jamais nous comprendre entièrement.

Créer est toujours une question.

Et vivre comme créer. Les deux sont énigmatiques.

A.C