A.C
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A.C
matin-brun
par mercure-mot-chrome.over-blog.com
Cette très courte nouvelle de Franck Pavloff, né en 1940, dénonce en une dizaine de petites pages la mise en place insidieuse d'un état totalitaire et raciste, sans que personne ne réagisse. Jusqu'au jour où...
L'histoire est des plus simples. Celle de deux amis qui se retrouvent chaque jour pour jouer aux cartes, et discutent sans s'offusquer des décisions prises par le gouvernement en place. Après les chats, c'était au tour des chiens autres que bruns d'être interdits, obligeant leurs maîtres à s'en séparer immédiatement. Décision nécessaire d'après les tests de sélection effectués par les scientifiques de l'Etat National, décision acceptée donc par tout le monde. Puis c'était au tour de la presse et des livres d'être bannis selon la couleur. Chacun se posait des questions, mais finalement, si l'on s'en tenait aux règles, il n'y avait pas de raison de s'inquiéter ! Jusqu'au jour où...
Un récit extrèmement simple, dont on ne saurait donner ni le lieu ni la date, et qui exprime avec une grande efficacité la méfiance que chacun se doit d'avoir envers des décisions politiques extrèmes, les mêmes évidemment qui amenèrent par le passé des fascistes au pouvoir. "Sait-on où risquent de nous mener collectivement les petites lâchetés de chacun d'entre-nous ?".
Voici un lien vers la version téléchargeable de la nouvelle :
http://www.netwazoo.info/wazoo/images/2005/matin-brun.pdf
A.C
Après avoir lu sur un forum des propos d'une telle bêtise ou ignorance, d'une telle méchanceté, avec le sentiment que certaines personnes se gargarisent de propos populistes, fanatiques, comme dans toute période de crise économique où il faut un bouc émissaire, où l'on prône le rétablissement de la peine de mort...Je suis consternée et j'ai honte.
Je m'autorise à poster ici sur mon blog un sketch de Fernand Raynaud et plus tard à évoquer une nouvelle de Franck Pavloff : Matin brun.
A.C
Dors-tu
Non
je m'inspire des rêves
dont tu n'as pas voulu
...
Agnès
A.C
Paul ELUARD, L'Amour la poésie (1929)
Portrait de Gala, S. Dali
A.C
Le temps qu'on perd
Hier aujourd'hui et demain
tous les jours de la semaine
et les lendemains et la veille
ce matin tout à l'heure avant-hier
j'ai vu une petite fille qui souriait
j'ai cru que j'étais fort que j'étais malin
c'est si facile
j'ai attrapé un moucheron
en plein dans l’œil
j'ai entendu cette voix et la grande cloche
qui répétait et qui disait demain
vous savez ce que c'est
demain rien
et le reste de la vie
Toutes les fleurs de l'Arabie
et les parfums de la pampa
le jour la nuit les enfants d'Édouard
la ronde des lauriers les heures de folie
le cœur en feu la tête lourde
tout le bazar
et puis et puis le miroir
cette grande douche froide
la gueule de bois le lendemain
les anges passaient et se bousculaient
c'était l'aube d'or et de diamant
et les petits juifs naissaient à la douzaine
vous ne me croirez jamais et c'est tant mieux
la solitude dans la foule
quand fleurissent les incendies
c'est le vertige des chevaux de bois et c'est le jour et la nuit
Ah demain à demain
c'était hier c'est après-demain
le rendez-vous des voleurs internationaux
le meeting des menteurs internationaux
l'assemblée générale des tricheurs patentés
c'est aujourd'hui tout à l'heure
toute la vie une cigarette comme un sourire
sur les lèvres une autre cigarette
et les tasses de café en série
un verre de fine ou deux ou trois
jusqu'à demain
Allez allez tout ce que vous me direz je le sais
je me le dis chaque matin et chaque soir
comme vous tous payeurs conseilleurs
marchands de sucre de caramel
mais ne le répétez pas cela n'en vaut pas la peine
ni le temps qu'on use à perdre haleine
enfant du jour enfant des nuits
apprenez à parler avant de vouloir dire
ce que vous pensez et ce que je pense
mais surtout pas de gros mots
(...)
Philippe Soupault
A.C
A.C
La mer à Palavas, Courbet
par mercure-mot-chrome.over-blog.com
Bay
Et me bercent des palmes
Au bord du lagon vert
Au bord de ses eaux calmes
s'effeuille l'hiver
Et la barque filait
Tournait sans indulgence
Et mon temps s'envolait
Coulait dans l'indolence
Et la vague se meurt
Sur le sable doré
Si loin de mon ailleurs
Si près de ta vallée
Et la houle roulait
Grondait sur la barrière
Et un pétrel volait
Dans la douce lumière
Et seul sur le motu
Je rêve des abysses
D'atolls aux aveux nus
D'amour en cité d'Ys
Agnès