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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 21:06

Le poète

 

Le poète est à la fois celui qui écrit des poèmes

et celui qui n'en écrit pas

 

Le poète est celui qui secoue les chaînes

et celui qui s'en charge

 

Le poète est celui qui croit

et celui qui ne peut croire

 

Le poète est celui qui a menti

et celui à qui on a menti

 

Le poète est celui qui mangeait dans la main

et celui qui a coupé les mains

 

Le poète est celui qui s'en va

et celui qui ne peut s'en aller

 

Tadeusz Rozewick

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 13:41

Paroles
Elle chante un peu voilé
Souple comme le vent
C’est une mélodie sans paroles
Hors du temps
Elle chante les yeux fermés
En fléchissant le cou
Plongée dans un pays très éloigné de vous

 

Um ta cantá, ta pensá na nha terra

S’um ta ftchá oie, é pa anulá ess distância

Na voz di nha sodade, um ta levá nôs humanidade

Pa tud’ povo sofredor, pa tud’ gente qui qu’rê amor

Ess doçura é um forma di lutá

Contra dureza dum vida magoado

Tristeza ta vrá festa, nô ta lembra pa limpá nôs dor

C’nôs alma e coração, pa afugentá tud’ maldição



Refrain :
Mais d’où lui vient
Cette infinie douceur
Cette sensualité mélangée de pudeur
Ses belles mains quand elles se posent
sur une épaule ou sur mon bras
Tout se métamorphose
On oublie la mort on s’en va

Elle chante la terre rouge
La sèche, la stérile
Elle chante les hommes proscrits, les sans - terre dans les villes
Les jeunes filles en noir et tous les enfants dans les rues
Les longues années sans pluie et ceux qu’on n’a jamais revus

Um ta cantá, ta pensá na nha terra

S’um ta ftchá oie, é pa anulá ess distância

Na voz di nha sodade, um ta levá nôs humanidade

Pa tud’ povo sofredor, pa tud’ gente qui qu’rê amor

Ess doçura é um forma di lutá

Contra dureza dum vida magoado

Tristeza ta vrá festa, nô ta lembra pa limpá nôs dor

C’nôs alma e coração, pa afugentá tud’ maldição



Refrain
Mais d’où lui vient
Cette infinie douceur
Cette sensualité mélangée de pudeur
Ses belles mains quand elles se posent
sur une épaule ou sur mon bras
Tout se métamorphose
On oublie la mort on s’en va

Cesaria Evora (partie en portugais)

Savoir qui était fluide
D’abord se brise et se renforce
Telle est la vie la mort, la fragilité et la force (2x)

 

 

 

 


   

A.C

 

 

 


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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 12:50

 

 

A.C 

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 13:51

Langage de statue

 

 

Ils ont plié leurs mains
fermé leus yeux
et parce qu'ils se connaissent par coeur et par le coeur
ils n'ont plus besoin de se regarder
pour se deviner

et pourtant
au-delà du geste
il y a la main
au-delà de la main
il y a le regard
au-delà de la pensée
il y a le vécu

biensûr
il y eût les déchirures
les joies
les chemins de rêves
les heures noires de labeur

mais les voilà côte à côte
silence à bord d'un autre silence
épaule de la vie contre épaule de la vie
ensemble
pour se faire mémoire
et ne rien oublier

deux corps en un corps de pierre
apaisés de paroles muettes
retenu dans un livre intime

deux arbres sculptés par le temps
deux âmes nues assises sur un banc
nues comme les premières pierres refroidies d'un volcan
fragiles comme l'aurore d'une première journée
puissantes jusqu'à la friabilité du premier je t'aime

deux coeurs
deux corps
dans un même coeur de pierre
là où le temps se prolonge
là où les secondes deviennent des siècles

la poésie est-elle langage de statue...

 

Agnès

Pour miletune

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 19:05

Il me semble que j'essaye de vous raconter un rêve - et que ma tentative est vaine, parce que aucun récit ne peut rendre la sensation du rêve, ce mélange d'absurdité, de surprise, d'ahurissement dans un tremblement de révolte acharnée, cette sensation d'être en proie à l'incroyable, qui est l'essence même du rêve.

(...) Non c'est impossible. Il est impossible de rendre la sensation vécue d'une époque donnée de l'existence, ce qui en fait la vérité, la signification, l'essence subtile et pénétrante. C'est impossible. Nous vivons comme nous rêvons - seuls.

 

Coeur de ténèbres, Joseph Conrad

 

 

 

A.C

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 17:04
Villanelle

 

À E. Mesplés

 

Vous êtes la grâce jeune des matins
Et le clair rire des flûtes pastorales
Roses fleuries!
Mais le charme des tristesses très chères est en vous
Et, notes de clavecins, s’évanouissent vos pétales
Roses fanées!
Vous êtes revêtues des robes d’aurore
Et, des tendres nuées d’Avril s’illuminent vos seins
Roses fleuries!
L’or mélancolique des couchants d’Automne
A mis sa beauté dans vos cœurs mourants
Roses fanées!
Vos parfums sont l’ivresse neuve des étreintes
L’allégresse de vivre et l’extatique encens
Roses fleuries!
Mais, dans les Urnes pieuses de vos défunts calices
Repose l’immortel arôme du Souvenir
Roses fanées!

 

 

Marie Krysinska, Rythmes pittoresques

 

 

A.C

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 15:28

 


 

A.C

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 14:46

 

 

A.C 

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 14:21

Les cerfs-volants, Romain Gary



Parce que nous ne devons pas oublier de regarder dans le ciel de temps en temps...



L' histoire débute en 1930 et finit à la fin de la seconde guerre mondiale. Autant dire période connue, visitée et revisitée par grands nombres d'écrivains. Le thème aussi peut paraître " banal ": il s'agit d'une histoire d'amour. "Encore!" diront les réticents, gavés par " ces histoires fofolles, bonnes à émouvoir, à faire pleurnicher ".
Mais alors quoi? Pourquoi se donner la peine de poser des mots sur cette lecture? Parce que c'est un roman que nous pourrions qualifier d'onirique-possible, un rêve à notre portée. Parce que de l'infiniment simple jaillit l'infiniment noble. Parce que c'est un ouragan de vie dans lequel nous sommes pris en ouvrant le livre, qui emporte et fait perdre la tête.
Je ne vais pas résumer l'histoire, ce serait une forme de trahison à l'égard de Romain Gary, tellement il y aurait à dire. Il vaut mieux donner ses impressions à la fin du livre.
A la fin du livre... on espère et on aime. On aime l'espoir, on espère aimer et être aimé...
Pour ce qui est de l'espoir, le titre est évocateur. Les cerfs-volants volent dans le ciel; ils nous permettent d'espérer car ils nous obligent à regarder dans le ciel. Ce sont nos juges: d'en haut, ils voient toutes les faiblesses et bassesses dont nous sommes capables. Que ce soit Erasme, Rousseau ou Ferry (noms donnés aux cerfs-volants), ces fonctionnaires de l'humanité surveillent, montrent les chemins à suivre: celui de la paix (en pleine seconde guerre mondiale), d'un monde beau, toujours plus beau et noble. A force d'espérer le beau, on finit par l'atteindre et remplir notre statut d'homme libre.
Pour ce qui est de l'amour: on en est comblé. Un plein d'amour, on en a tellement que ça déborde et on veut donner cet excès à quelqu'un d'autre. Ce n'est pas de l'amour à l'eau de rose que Romain raconte, non. La puissance de cet amour vient de ce qu'il est possible et à notre portée.
En somme, Romain Gary crie: " Espérez! Aimez! Ne perdez jamais l'espoir, n'oubliez jamais l'amour: vivez enfin!"  Ce message passe d'autant mieux que le style de Romain Gary est simple, fluide, limpide: vivant !


Il n'est que trop facile de prouver que la tolérance conduit parfois tout droit à l'intolérable et que sur ce chemin là on est trop souvent mené par le bout du nez.

Il me semblait parfois que c'était le cerf-volant qui tenait Ambroise Fleury au bout de la ficelle.

Mais tout ce que cela signifie, c'est que le monde est allé d'un côté et moi de l'autre, et ce n'est pas à moi de décider lequel des deux s'est trompé de chemin.

...Et alors, on fait de sa vie, de ses idées et de ses rêves...des cerfs-volants.

Je cherchais quelque chose à dire puisqu'il faut toujours recourir aux mots pour empêcher le silence de parler trop fort.

Cette force qu'il faut pour faire monter chaque matin le soleil à l'horizon.




*


Quelques citations dans les autres ouvrages de l'auteur

La vie devant soi


Il m'a expliqué en souriant que rien n'est blanc ou noir et que le blanc, c'est souvent le noir qui se cache et le noir, c'est parfois le blanc qui s'est fait avoir.

La promesse de l'aube

Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis.

 

 

A.C

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 18:06

C'est vrai qu'il pleut à Londres

 


 

C'est vrai qu'il pleut à Londres

et que les ponts s'ennuient

Le ciel mourant et hypoconde

aux nuages noués de suie

A Londres il pleut à Londres

paillettes de la pluie

On voyait la ville se fondre

comme irréelle comme enfuie

Un peuple indécis correspondre

sous les dômes des parapluies

Nos ombres allaient se confondre

dans l'ombre grise de la pluie

C'est vrai qu'il pleut à Londres

et que je t'ai suivie

 

( Londoniennes, in Rag-time )

 

 

A.C

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