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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 15:42

Bleu de cyan
Bleu de cyan
par mercure-mot-chrome.over-blog.com

 

 

Et si mon coeur n'est pas plus pur

que la source où boivent mes rêves

c'est qu'il est transpercé de glaives

et qu'il reste criblé d'azur

 

Léo Ferré

 

A.C

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 09:27

Alexandre Romanès

 

L'âme du cirque.

 

Alexandre Romanès est issu de la famille Bouglione. Equilibriste et dresseur, il a choisi la vie libre et nomade du cirque itinérant qu’il a fondé. Véritable poète de la vie gitane, il apprend à écrire pour publier ce qu’il vit et ce qu’il ressent.

Alexandre Romanès est né en 1951 dans une grande famille de cirque venue d'Italie. Il s'exerce à toutes les disciplines, surtout l'échelle libre, le travail avec les fauves. Dès ses treize ans il participe aux numéros des grands.

Jusqu'au jour où il quitte le cirque familial, celui de Firmin Bouglione. Il trouve que chez les siens la piste a perdu de sa magie, la culture gitane étant reléguée au second plan, au bénéfice des Cadillac et des gourmettes.

On le retrouve dans un numéro d'échelles libres qui fait fureur à Saint-Germain-des-Prés ; c'est là qu'il rencontre Jean Genet, en 1976.

Au début des années 1990, il rencontre Délia, une gitane issue de la tribu des Lovaris, parmi la communauté roumaine des musiciens tsiganes du camp de Nanterre. Délia devient sa femme, et les gitans sa nouvelle famille de cirque.
Alexandre et Délia créent le premier cirque tsigane d'Europe : le Romanès, Cirque Tsigane.

 

Sur l'épaule de l'ange, Alexandre Romanès

 

 

" Quand j'aime un livre

il reste des mois dans ma poche

à la portée de ma main "

 

 

" Les gens qui se croient importants

ont à mes yeux moins d'importance

que les dessins d'enfant "

 

" J'ai partagé le monde en deux :

d'un côté il y a ce qui est poètique

de l'autre côté ce qui ne l'est pas .

Ce qui est poétique existe à mes yeux,

ce qui n'est pas poétique,

je ne le regarde même pas "

 


 

A.C

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 11:06

 

 

A.C 

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 10:52

Sable mouvant

 

 

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Et toi

Comme une algue doucement caressée par le vent

Dans les sables du lit tu remues en rêvant

Démons et merveilles

Vents et marées

Au loin déjà la mer s'est retirée

Mais dans tes yeux entr'ouverts

Deux petites vagues sont restées

Démons et merveilles

Vents et marées

Deux petites vagues pour me noyer.

 

(Jacques Prévert)

 

A.C

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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 00:29

Résonance ou résonnance

 

Résonance peut s'écrire résonnance

selon l'humeur

prolongement ou amplification de sons

 

physique ou poétique

c'est comme on veut en poésie

 

mots écrits sur un flocon de neige

qui chercherait où se poser

qui repartirait soulevé

envolé

 

il en resterait de la fraîcheur

de la douceur

 

des étoiles filantes se parlent

aux portes de l'avenir

 

tentation d'un matin

bleu de cyan

 

*

 

Bleu de cyan

 

 

Amour

mon âme est bleue

comme un grand ciel

je te la donnerai à boire

à l'aube

 

nectar de ma main

sur ta peau

désertée

demain

peut être

 

*

 

Autant en laisse le vent

 

Ton coeur fut un roseau

Pris dans les bras du vent

Vole au loin, bel oiseau

Vole vers le levant

 

Reste doloroso

Reste bel arioso

Éos enfant du matin

Grise le chagrin

 

*

 

Sommes- nous

 

sommes-nous

fable

que notre corps raconte

 

mot de l'énigme

un presque vivre

un presque mourir

 

sommes-nous

sommeil

comme désert

ou village

sous la neige

 

enfants de Cabral

au bord d'une eau

de cristal

 

sommes-nous

sourire

de lune entière

phare amoureux des chevilles

enlacées de lumière

 

Agnès C

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 22:47

Quand poésie et peinture se rencontrent :

 


             Max Ernst, La Puberté proche… ou Les Pléiades, 1921

 

 

Max Ernst est né en 1891 à Bruhl près de Cologne et mort à Paris en 1976. Il est une figure dominante du surréalisme. Par son œuvre novatrice et complexe il reste un des artistes majeurs du XXe siècle.

Ce tableau a été réalisé par le montage de différents éléments photographiques, assemblés et collés selon une logique qui vise le dépaysement, auxquels sont intégrées sur l’ensemble de l’œuvre peinture à l’huile et gouache. A cause de son impact sur l’inconscient, la technique du collage et du photomontage plaît aux surréalistes.

Pour son personnage central, Ernst utilise un nu de femme sur un divan. Par le passage de l’horizontale à la verticale, il transforme ce nu allongé en nu en suspension. Le bleu du fond évoque un ciel, tandis que les effilochements argentés, placés en haut du tableau, font penser à des ailes. Le titre, Les Pléiades, suggère une constellation d’étoiles. Un pavé en train de tomber, en bas et à gauche du tableau, évoque la force de gravité qui s’oppose à l’élévation des astres. Rappel aussi d’une célèbre phrase de Lautréamont qui, dans le premier des Chants de Maldoror (1868), écrit : « La pierre voudrait se soustraire aux lois de la pesanteur ? impossible. »

L’œuvre s’accompagne d’un poème énigmatique où il est question de gravitation, de force d’attraction, qui est aussi celle exercée par le corps de la femme. Jouant sur la polysémie du terme gravitation, Ernst glisse du phénomène physique exercé par la terre, à une attraction d’un autre ordre, exercée par le corps féminin, ouvrant ainsi la porte à la dimension du désir. La notion de gravitation est donc, au sens freudien du terme, surdéterminée. C’est dans son ouvrage capital, L’Interprétation des rêves (1900), que Freud définit le processus de la surdétermination : « Chacun des éléments du contenu manifeste du rêve est surdéterminé, il est représenté plusieurs fois dans les pensées latentes du rêve. »

 

La sensation qui se dégage de l’ensemble de la composition est d’une sérénité rare. L’harmonie chromatique qui s’établit entre l’étendue bleue pâle, le jaune sable et l’intensité de l’élément rouge placé au centre du tableau, participe de cet effet. Le nu féminin s’installe dans l’espace en équilibre, entre la verticale de son corps allongé et l’horizontale créée par son bras gauche qui se prolonge par une droite, traversant une forme ronde, est-ce l’image de la terre ? Dans cet entrelacs de formes, advient un chiasme optique qui réunit le corps féminin et la sphère terrestre. Les deux forces d’attraction se rencontrent et se superposent ainsi sous nos yeux.

Le geste de la tête qui se plie vient prolonger l’horizontale du bras pour s’inscrire dans une même ligne, à laquelle font écho, en bas et en haut du tableau, d’autres droites qui se répètent comme les vagues d’un ciel, en train de devenir, par ce mouvement même, une mer.

L’élément aérien et l’élément aquatique se confondent, comme souvent dans les tableaux de Ernst, où les poissons volent et les oiseaux nagent.

Mais ici, plus poétiquement encore, on peut parler des vagues de la mer, reconnaissables, en bas, par la présence du jaune sable, et des vagues du ciel : le violet, l’indigo, l’outremer, en haut du tableau, étant animés par un même rythme de flux et de reflux, répétition de lignes qui se plissent et évoquent les mouvements de l’onde aux abords d’une plage. L’instabilité des formes, la magie de la métamorphose en acte devant nous, font à juste titre, de Max Ernst, ce « magicien des palpitations subtiles » comme l’appelait l’écrivain surréaliste René Crevel.

 

La poésie, qui est textuellement présente par le poème écrit au bas du tableau, s’incarne ainsi dans l’œuvre. Texte et image deviennent complémentaires. La liberté qui préside à l’assemblage plastique d’éléments hétérogènes domine aussi dans ce poème qui ne désigne pas platement l’œuvre, mais en prolonge les retentissements.

 

« La puberté proche n’a pas encore enlevé la grâce tenue de nos pléiades\ Le regard de nos yeux pleins d’ombre est dirigé vers le pavé qui va tomber\ La gravitation des ondulations n’existe pas encore. »

 

Signifiant clé du tableau, le mot « grâce » pourrait à lui seul qualifier ce collage. Néanmoins la perturbation, si chère à Ernst (Perturbation ma sœur), joue aussitôt dans ce texte pour produire l’insolite, l’inattendu. C’est ainsi que le syntagme « puberté proche », s’oppose à ce corps de femme mûre au centre de la composition. Il en va de même pour le vers  « Le  regard de nos yeux pleins d’ombre est  dirigé vers le pavé qui va tomber », lequel contrarie la dynamique de notre regard, aimanté par le corps féminin. Mais il se peut aussi que nos yeux soient  encore incapables de voir la beauté, attirés par le point de chute du tableau, encore plus que par la grâce de la femme-astre, en état d’apesanteur.

L’artiste nous convie alors à voir autrement et à être sensibles à la « gravitation des ondulations » qui « n’existe pas encore » et qu’il fait advenir dans son œuvre. En effet, par l’admirable métaphore finale, « la gravitation des ondulations » qui rend parfaitement le tableau où les sinuosités féminines se lient à la gravitation terrestre, poésie et peinture se rencontrent et agissent conjointement sur le spectateur, hymne à la beauté féminine et à la beauté tout court.

Rappelons à ce propos la phrase de Ernst : « La nudité de la femme est plus sage que l’enseignement du philosophe ». Max Ernst rejoint encore une fois Lautréamont qui, dans ses Poésies, avec une prodigieuse force affirmative déclare « Qu’il faut tout montrer en beau ». C’est vers la beauté lumineuse et le désir, autre force d’attraction plus sublime et subversive, que l’artiste nous invite à aller. La beauté et le désir rejoignent l’amour, toujours source de connaissance et de dépassement de soi pour les surréalistes (cf. à ce propos les romans d’André Breton : Nadja, L’Amour fou et la célèbre équation de Paul Eluard : L’Amour la poésie) .

 

 

(La révolution surréaliste lors d'une exposition au Centre Pompidou en 2002)

 

A.C

 

 

Ernst--la-puberté proche-ou-Les-Pléiades

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 18:44

Geste d'encre
Geste d'encre peintre Touareg
par mercure-mot-chrome.over-blog.com

 


 

 

...la parole cherche papier ...

le papier invite à la trace

 

 

Agnès

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 13:50

Tam-tam de nuit
Night tomtom

train d'okapis facile aux pleurs la rivière aux doigts charnus fouille dans le cheveu des pierres mille lunes miroirs tournants mille morsures de diamants mille langues sans oraison fièvre entrelacs d'archet caché à la remorque des mains de pierre chatouillant l'ombre des songes plongés aux simulacres de la mer

Train of okapis incline to tears the fleshy fingered river is digging into the hair of stones thousand moons mirrors rounding about thousand diamond bites thousand tongues with no orison fever interlacings of bow hidden tagged along hands of stone tickling the shadow of dreams plunged into the enactments of the sea

Traduction Gilles de Sèze

 

 

A.C

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:51

Je rêverai, non pour réparer les chariots du vent
Ou une avarie de l’âme.
La légende est à sa place, piège
Dans le cours du réel.
Le poème ne peut modifier un passé qui passe
et ne passe pas
Ou interrompre le séisme.
Mais je rêverai,
Dans l’espoir que des pays s’agrandissent pour m’accueillir,
Tel que je suis,
Un des habitants de cette mer
Qui a renoncé à l’interrogation difficile :
« Qui suis-je ici-là ?...
Le fils de ma mère ? »
Les doutes ne m’assaillent guère.
Les pâtres et les rois ne m’assiègent pas.
Mon présent, comme mon lendemain, sont avec
moi
Et avec moi, mes petites éphémérides.
Chaque fois qu’un oiseau égratigne un nuage,
je note :
Le songe a délié mes ailes. Moi aussi je vole.
Car tout être vivant est oiseau et moi,
Je suis moi et rien
D’autre.


Mahmoud Darwich

 

 

A.C

 

 


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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:00

Miroir de nos oreilles

 


Ma joue droite fixe une étoile
Sur la trajectoire de l’oiseau
La main dans la main nous partons
Par toits et terrasses de vent
 
Arlequin d’une pièce oubliée
Je joue la comédie des paroles
Tu me dis tais-toi c’est le royaume
De l’azur du silence novateur
 
Les cheveux mouillés de nuit
Nous nous balançons sur l’herbe
Des rires de lampes en filigrane
Dispensent des bribes de paroles
 
Insondable ciel des planètes
Nous traçons des signes sur l’eau
L’infini cache ses épines
Dans le miro


GIOVANNI  DOTOLI


 

A.C

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